1.1 Situation géographique

La Réserve Naturelle Marine de Cerbère-Banyuls se situe dans la partie occidentale de la mer Méditerranée, au sud-ouest du Golfe du Lion. Elle borde la côte rocheuse (côte Vermeille) des Pyrénées Orientales (région Languedoc-Roussillon) au niveau des communes de Banyuls-sur-mer, au nord et de Cerbère, au sud. Elle est distante de 35 kilomètres de Perpignan (par la route) et de 2 km de la frontière franco-espagnole (figure 1).

Figure 1. Localisation de la zone d’étude.

1.2 Limites de la zone

La réserve couvre 650 ha de mer. Elle s’étend de l’île Grosse à Banyuls-sur-mer jusqu’au cap Peyrefitte à Cerbère, sur 7190 m de linéaire côtier. L’isobathe -60 m matérialise la limite extérieure de la réserve, avec une extension maximale vers le large de 1,5 milles nautiques ; cette limite est marquée par deux balises lumineuses de marque spéciale portant la mention « Réserve Marine de Cerbère-Banyuls ». Cette surface est appelée réserve partielle ou normale.
A l’intérieure de celle-ci se trouve une zone de protection renforcée (ou réserve intégrale) d’une superficie de 65 ha, sur 1 540 m de linéaire côtier (figure 1). Elle est délimitée par des balises marines plus petites que précédemment et par des signaux jaunes au sol (Lenfant et al., 2001).
Les coordonnées géographiques des limites terrestres et marines de la réserve sont données en annexe 1.

1.3 Cadre de la création et réglementation

 

1.3.1 Cadre de la création

En 1962, un exode massif de pêcheurs d’origine européenne fait suite à l’indépendance de l’Algérie. Ainsi, la flotte de Port-Vendres se trouve grossie d’une cinquantaine de bateaux de taille et de puissance bien supérieures aux embarcations locales pratiquant une pêche demeurée artisanale. Afin de rentabiliser les coûts d’exploitation et les temps de travail, ces grosses embarcations sont amenées à travailler à proximité des rivages (Athias-Binche, 1996). La pêche artisanale pratiquée par les locaux tend donc à disparaître et une dégradation des fonds et de la qualité des ressources marines est à constater.

D’autre part, l’urbanisation extravagante de la côte catalane, depuis le plan Racine des années soixante, fait prendre conscience aux habitants, élus, usagers de la mer et scientifiques de l’importance de la situation. Ainsi, à l’initiative des communes de Cerbère et Banyuls et des scientifiques du laboratoire Arago de Banyuls-sur-mer, le projet de mise en réserve voit le jour dans les années 1971-1972. L’arrêté interministériel entérinant la création de la Réserve Naturelle Marine est adopté le 26 février 1974 (Abrogé par le décret du 6 septembre 1990, annexe 2). C’est la première réserve naturelle française entièrement marine.

1.3.2 Réglementation

Au sein de la réserve partielle, la réglementation est peu contraignante (simple interdiction de la chasse sous-marine et prélèvements de fruits de mer). Cependant, la pêche professionnelle et amateur sont soumises à autorisation (décret interministériel n°90-790 du 6 septembre 1990). De plus, la vitesse de circulation des embarcations est limitée à 5 noeuds dans la bande des 300 m et à 8 noeuds dans le reste de la réserve (arrêté n°1/2000 du 24 janvier 2000).
En 1981, est instaurée en face du cap Rédéris une zone de protection renforcée dite réserve intégrale, où toute activité est interdite à l’exception de la navigation (limitée à 5 noeuds) et des suivis scientifiques (figure 2).

Balise terrestre	Balise marine